Fict : des renégociations attendues et un nouveau dispositif de révision des contrats proposé

16 septembre 2019 - Estelle POLETTE DE OLIVEIRA

En plus de demander urgemment la renégociation de leurs contrats avec la distribution, les charcutiers traiteurs, fédérés autours de la Fict, proposent un nouveau mécanisme d’ajustement des contrats les liant à leurs clients, prenant en compte le prix de 24 pièces de découpe de porc.

C’est dans un communiqué du 11 septembre dernier que la Fict (Fédération Française des industriels charcutiers, traiteurs et transformateurs de viandes) a alerté la distribution et les pouvoirs publics sur la nécessité de réouvrir les négociations commerciales entre les entreprises de charcuterie et les différentes enseignes de distribution.
Alors que le coût des matières premières représente en moyenne 50% du coût de production des produits de charcuterie, selon le communiqué, « les transformateurs ne peuvent pas supporter le poids de cette nouvelle hausse du porc ». Pour rappel, le prix de celui-ci a augmenté de 43 % depuis mars 2019. Cette flambée est la conséquence de la propagation de la peste porcine africaine en Asie du Sud-Est et notamment en Chine.D’après la Fict, « malgré un effort de la part de nombreuses enseignes de distribution, les renégociations tardives et insuffisantes du 1er semestre ont affecté économiquement les entreprises de charcuterie.» De nouveaux et rapides pourparlers prenant en compte la récente évolution du prix du porc sont donc souhaités et cela ne peut visiblement pas attendre les prochaines négociations commerciales annuelles de 2020, débutant en novembre 2019.

Des pénuries de viande à prévoir ?

«Ne pas accompagner les entreprises de charcuterie dans cette crise sans précédent, c’est les condamner à un déclin certain, au profit de la concurrence étrangère. Cette situation peut également être évitée grâce à certaines dispositions de la loi EGALIM permettant d’éviter la pratique de prix abusivement bas», estime Bernard Vallat, Président de la Fict.En parallèle, avec des exportations de viande de porc vers la Chine en augmentation de 40% sur le premier semestre 2019, la hausse du prix du porc s’accompagne par des livraisons partielles et des retards de livraison des matières premières chez les transformateurs. « Les entreprises qui ne pourront pas passer les hausses nécessaires auprès des enseignes distributeurs risquent de se retrouver dans une situation de pénurie », explique le président de la Fict.

Un nouveau mécanisme d’ajustement des prix

En plus de demander la renégociation des contrats, la Fict a rejoint les pouvoirs publics concernant leur proposition de « mettre en place un dispositif de révision des contrats consensuel pour l’avenir. » En lien avec l’interprofession porc et le médiateur des relations agricoles, la fédération souhaite proposer un mécanisme d’ajustement « non-réglementaire » des contrats. Celui-ci serait basé sur « la prise en compte régulière de l’indice d’évolution (à la hausse comme à la baisse) des 24 pièces de découpe de porc sélectionnées et de leur prise en compte au prorata de leur incorporation dans les principales charcuteries mises en marché (sur la base de moyennes nationales publiées par un institut spécialisé) », explique le communiqué. Un moyen qui semblerait mettre enfin, les charcutiers et les distributeurs sur la même longueur d’onde pour mener à bien leurs négociations.

 

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