Les annonces de confinement ont entrainé une forte demande des consommateurs pour les produits à base de blé (farine, pâtes, pain). Les importateurs majeurs (Algérie) ont alors passé de nouvelles commandes pour sécuriser leurs stocks stratégiques. Ainsi, les prix ont nettement rebondi : + 12 % sur le marché d’Euronext entre mi-mars et fin mars.
Par ailleurs, l’actualité évolue au jour le jour et de nombreux pays prennent progressivement des mesures pour limiter l’inflation des produits de première nécessité. Par exemple, la Russie, premier exportateur mondial de blé, a annoncé la mise en place d’un quota d’exportation de céréales jusqu’à l’arrivée de la prochaine récolte. L’accumulation de ces décisions politiques promet une volatilité des marchés encore forte dans les prochaines semaines et prochains mois.
En revanche, les prix du maïs n’ont pas tout à fait suivi la même tendance que le blé. Aux Etats-Unis, la filière éthanol représente plus du tiers des débouchés du maïs. La chute des cours du pétrole, couplée à une moindre demande intérieure en carburant, a induit une baisse de l’activité des usines américaines. Plus de volumes sont alors disponibles pour l’export et l’alimentation du bétail.
Un bon des prix du tourteau de soja
Outre les céréales, le coronavirus a impacté la logistique mondiale du soja et du tourteau de soja. Les exportations brésiliennes et argentines sont perturbées par les restrictions logistiques mises en œuvre pour limiter la propagation du virus. Face à ces difficultés d’approvisionnement, les prix du tourteau de soja sur le marché français ont bondi (+ 11,3 % en deux semaines sur le marché de Montoir).
En parallèle, la baisse de la demande en huile végétale pour le secteur des biodiesels pourrait conduire à une réduction de l’activité des triturateurs français et européens, et par conséquent à une baisse d’offre en tourteaux de colza et de tournesol. Pour le moment, on n’observe pas d’effet sur les prix de ces matières premières.
A l’image des ménages qui ont fait des stocks de produits de première nécessité, l’industrie de l’alimentation animale a constaté un phénomène de surstockage de la part des éleveurs français. Malgré une logistique sous tension, on ne constate pas de rupture d’approvisionnement pour l’industrie de l’alimentation animale française. La disponibilité en tourteau de soja, dépendante des décisions des pays sud-américains, est toutefois un point de vigilance majeur.