Comptes de l’agriculture 2020 : confirmation d'une économie en berne

12 juillet 2021 - Estelle POLETTE DE OLIVEIRA

Après la publication en décembre dernier des résultats prévisionnels des comptes de l’agriculture, l’Insee vient de diffuser la version définitive qui fait état de résultats économiques en baisse et de moindres investissements. Côté porc, la légère augmentation du volume en 2020 (vs 2019) ne compense pas la chute du prix.

Les conclusions sont sans appel. Les résultats économiques des exploitations françaises sont en recul et leurs investissements en baisse. C’est ce que vient de confirmer l’Insee avec la publication officielle du compte de l’agriculture nationale de l’année 2020. La valeur ajoutée agricole (y compris subventions) par actif est en baisse de 2,6 % entre 2019 et 2020. Un chiffre moins alarmiste que les -5,4 % estimés en décembre 2020 (voir ici le prévisionnel de décembre dernier). Un recul observé dans 11 régions sur 13 en 2020. En cause : les aléas climatiques et la crise sanitaire : « la canicule de l’été qui a provoqué un recul marqué des récoltes céréalières et fragilisé les élevages de ruminants, la réduction des débouchés à l’exportation pour la viticulture (fermeture des lieux de consommation alimentaire hors domicile dans de nombreux pays pour des raisons sanitaires), ont eu des répercussions sur le secteur agricole », explique le communiqué des Chambres d’Agriculture.

En 2020, la production animale (hors subventions) croît légèrement en volume (+0,4 %). Elle est stable pour les gros bovins et augmente légèrement pour les porcins (+0,8 %) et les ovins-caprins (+0,9 %). À l’inverse, elle baisse nettement pour les veaux (–5 %). Elle fléchit aussi pour les volailles (– 1,7 %). En revanche, elle croît pour le lait (+ 1,0 %) et plus nettement encore pour les œufs (+ 6,4 %).
Du côté des prix de la production animale (hors subventions), le résultat est tout autre. Globalement, il baisse de 1,3 %, du fait essentiellement du porc (– 4,0 % après + 21,5 % entre 2018 et 2019) et du lait (– 1,6 % après + 3,6 %). Le prix de production des gros bovins diminue (– 1,3 %) tandis que celui des ovins-caprins bondit (+ 9,2 %).

Photo : Chambres d'agriculture

Par ailleurs, conséquence de plusieurs années difficiles, l’Insee a mis en évidence une baisse des investissements de la part des agriculteurs français depuis 10 ans. Ainsi, les Chambres d’agriculture s’interrogent : « pourquoi et comment prendre le risque d’investir dans un univers aussi incertain ? » Et de poursuivre, « réduire ses investissements au moment où d’importantes transitions sont nécessaires pourrait compromettre l’avenir de l’agriculture.»
En parallèle, l’organisme espère que le Plan de relance instauré en 2020, dont l’une des finalités est de soutenir les investissements, permettra d’enrayer le recul de ces investissements. « Au moment où se dessinent les contours de la prochaine PAC, il faut garder à l’esprit que les agriculteurs français ont besoin d’un horizon clair et visible pour la conduite et la modernisation de leurs exploitations », conclut Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture.

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