Consommation : hausse des ventes à domicile, le hors domicile s’organise
La progression de l’épidémie de Covid-19, et l’instauration des mesures de confinement de la population en France, ont complètement bouleversé les dynamiques habituelles de consommation. Le secteur de la grande distribution a connu une accélération des ventes, sous l’effet du stockage par les consommateurs.
Ainsi, après un mois de février décevant, le porc, viande économique, a enregistré de belles performances avec des croissances de 20 à 30•%, notamment en jambon cuit, saucisserie, saucisson sec. Dans le même temps, les plats cuisinés appertisés ont vu leurs ventes exploser avec des croissances de plus de 100•%.
Les ventes alimentaires en GMS devraient se stabiliser dans les prochaines semaines. Ce rééquilibrage devrait s’opérer au profit des produits emballés du libre-service, aux détriments des coupes de la boucherie et de la charcuterie. Les prix se stabilisent pour l’instant, selon les données Nielsen.
Par ailleurs, les entreprises de restauration hors-domicile enregistrent des pertes sèches avec un risque majeur à terme, si la situation devait se prolonger. Une part d’entre elles tente de s’adapter aux fermetures grâce à la livraison à domicile.
Croissance du e-commerce
En outre, le secteur du e-commerce attire de nouveaux consommateurs avec, sans surprise, un rebond d’activité et de trafic début mars. Néanmoins, ce secteur reste peu représentatif en France : fin 2019, la part de marché en volume est estimée à 4,5% en charcuterie et seulement 1,5% en porc frais selon Kantar World Panel. La croissance du e-commerce sur les dernières semaines a profité avant tout au drive, qui représente 81% des recettes du segment contre 19% à la livraison à domicile. Toutefois, la livraison à domicile a aussi fortement augmenté, avec une croissance de 90% selon Nielsen. Ce mode de distribution devrait gagner des parts de marché significatives, notamment auprès des populations fragiles comme les seniors.
Même si la distribution s’organise, le réassort pourrait devenir compliqué sur les références à plus faible rotation, et les enseignes pourraient être amenées à réduire leur assortiment en privilégiant les produits cœur de gamme.