Des perturbations temporaires, vers des effets durables ?

Le marché du porc dans les mois à venir sera d’une part influencée par des fondamentaux d’offre et demande globales favorables à des prix élevés et d’autre part les perturbations encore largement imprévisibles du Covid-19 sur les comportements des consommateurs français, l’accès aux marchés extérieurs et la concurrence internationale.

Crédit : Adobe Stock

Au premier semestre 2020, l’offre européenne de porc restera stable, voire légèrement en hausse à la faveur d’un alourdissement des carcasses. Dans le même temps, les habitudes adoptées par les Français et Européens dans les conditions du confinement pourraient être favorables au soutien de la consommation de porc, ses produits trouvant bonne place dans des repas économiques et à domicile.
A l’export, des perturbations toujours liées au Covid-19 sont à prévoir dans les prochaines semaines. Mais lorsque la Chine retrouvera une activité normale, la demande restera intense. La Chine continuera ainsi d’importer, mais faisant jouer la concurrence entre l’UE, les Etats-Unis et le Brésil, afin de contenir les prix.

Le marché du porc, entre nouvelles habitudes et impacts économiques

Les exportations européennes vers l’Asie pourraient toutefois se trouver endiguées par l’extension du foyer de FPA à l’ouest de la Pologne. La contamination dans cette région ne cesse de croître avec 209 cas identifiés entre le 1er et le 27 mars, soit +46% par rapport à février. Un premier foyer dans un élevage domestique, de 23 700 porcs, a été identifié le 23 mars et jamais un sangler infecté n’avait été aussi proche de la frontière allemande (10 km) que celui identifié le 27 mars.
A plus long terme la crise pourrait également se matérialiser par des effets apparemment contradictoires sur les habitudes de consommation.
D’une part les nouvelles habitudes progressivement adoptées par les consommateurs durant la crise pourraient s’installer durablement (e-commerce, plats cuisinés livrés). Elles impacteraient alors les modes de distribution aux dépens des points de vente physique et l’offre produit au profit des plats préparés, des produits service face à la viande brute.
D’autre part les lourds impacts économiques de la crise sanitaire affectant le pouvoir d’achat des consommateurs, le prix pourrait ressurgir plus fortement comme clé d’entrée vers les produits et avec lui, le retour des premiers prix, des marques de distributeurs et des concepts hard discount.

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