Le Covid-19 perturbe l’ensemble des marchés mondiaux

La crise sanitaire impacte aussi les marchés européens. Entre les semaines 13 et 15, le cours du porc a baissé de 3 cts €/kg en Allemagne, de 4 cts au Danemark et aux Pays-Bas, et de 5 cts en Espagne. Les quelques données disponibles pour la semaine 16 confirment la poursuite de cette tendance.


Dans le sud de l’Europe, l’activité des outils d’abattage découpe est très perturbée par le manque de personnel. Les distorsions de marché s’en retrouvent exacerbées (voir graphique). L’offre afflue, mais la demande des abatteurs et des consommateurs est limitée. Les prix des pièces s’effondrent en Italie, et se stabilisent en Espagne. Par ailleurs, l’impact du Covid-19 au sud de l’Europe pourrait s’aggraver avec l’affaiblissement, potentiellement durable, de l’activité touristique qui soutient habituellement la demande intérieure. Sur l’ensemble des marchés européens, la demande intérieure souffre de la perte des débouchés hors domicile, et reste plutôt modérée. Ces problématiques touchent aussi les autres filières alimentaires, et pourraient indirectement impacter la filière porcine. Face aux déséquilibres de marché, certains pays européens (centre et nord-est) incitent les producteurs laitiers à modérer leur production. Dans ce contexte d’abattage du cheptel laitier, certains phénomènes de substitutions par le bœuf pourraient momentanément voir le jour.

Les abattoirs au ralenti

Ailleurs dans le monde, les cours subissent aussi de fortes baisses. Aux Etats-Unis, la chute du prix du porc charcutier est vertigineuse et directement liée à la crise sanitaire. Entre la dernière semaine de mars et la seconde du mois d’avril, le prix du porc a perdu 0,35$/kg (0,32 €/kg). La production est forte alors que l’activité des abattoirs est perturbée par le manque de personnel. Ils ne sont pas en mesure de traiter l'approvisionnement en porcs. Bon nombre d’outils fonctionnent au ralenti, voire sont à l’arrêt. L’exemple le plus frappant est la fermeture de l’usine Smithfield Foods basée à Sioux Falls. Cette décision a été prise à la suite d’une forte propagation virus parmi le personnel de l’entreprise, totalisant 55% des cas du Dakota du Sud. Actuellement, deux abattoirs américains de porc sont fermés. D’autres grands transformateurs de viandes (porcs et autres espèces) tels que Tyson, Cargill ou même JBS fonctionnent aussi au ralenti. Dans le même temps, les ménages américains, financièrement affectés, limitent leur consommation de porc. Le pays a enregistré une hausse record des demandeurs d’emploi en deux semaines, avec 17 millions de chômeurs supplémentaires. Afin de retrouver un certain équilibre, la filière américaine tente d’augmenter ses exportations.

Porcmag - Formules d'abonnement

AU CŒUR DE LA FILIÈRE PORCINE

● La richesse des reportages terrain et des dossiers thématiques
● Les conseils des meilleurs experts en technique et en gestion
● De nombreux retours d'expérience et solutions pratiques

Profitez d'une offre découverte 3 mois