Marché du porc en France : baisse des cours à la production
Un mois après l’instauration des mesures de confinement en France, la situation dégradée sur le marché du porc semble se stabiliser. Le constat s’étend à l’ensemble des bassins de production européens et mondiaux. En France, le prix du porc perçu par les éleveurs a baissé de 4 cts entre le 1er et le 15 avril (voir graphique). Outre les problèmes liés à l’organisation du personnel dans les outils d’abattage-découpe, les abatteurs sont prudents face aux incertitudes sur les débouchés, intérieurs et extérieurs.
Toutefois, le marché des pièces montre quelques signes optimistes. La demande en viandes soutient les prix. Sur deux semaines (14 et 15), les cours des pièces de références ont augmenté de 2 à 5 cts le kilo. Seul le prix du jambon sans mouille recule.
Transfert des volumes de la RHD vers les GMS
En termes de consommation, la demande se maintient en volume, par transfert de la restauration hors domicile vers les grandes surfaces alimentaires (GSA). Mais la valorisation est difficile : les consommateurs se tournent préférentiellement vers des produits coeur de gamme. Le panéliste Iri a évalué la part perdue par la restauration hors domicile à environ 100 millions de repas par semaine depuis le début du confinement. Le report de ces repas vers la consommation à domicile contribue au gain de chiffre d’affaires actuellement enregistré par les GSA, et dans une moindre mesure par les spécialistes du surgelé, du bio et par les commerces artisanaux. Pour les produits frais en GSA, les supermarchés assurent l’essentiel de la croissance même si le e-commerce gagne d’importantes parts de marché. Environ 25% des rayons traditionnels des hypermarchés ont fermé au regard de tensions sur la charge des employés et d’une baisse de leur fréquentation. Par conséquent, l’offre continue de se resserrer autour des produits cœur de marché à plus forte rotation, aux dépens des produits de spécialités à plus forte valeur.