Arrêt de la castration à vif en 2021 : les vétérinaires encouragent l’élevage de mâles entiers

16 avril 2020 - Elisa Taurin

Les associations de vétérinaires SNGTV et AVPO clarifient leur position concernant l’arrêt de la castration à vif des porcelets en 2021, suite aux déclarations de Didier Guillaume. Pour eux, il faut privilégier l’élevage de mâles entiers, avec ou sans immunocastration.

Suite aux déclarations de Didier Guillaume, ministre de l’agriculture et de l’alimentation, la Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires (SNGTV) et l’Association des Vétérinaires exerçant en Productions Organisées (AVPO) ont souhaité clarifier leur position sur l’arrêt de la castration à vif des porcelets dans les élevages porcins fin 2021.

Les associations de vétérinaires reconnaissent que « la castration à vif est effectivement une pratique douloureuse pour le porcelet, tant au moment de l’intervention que dans les jours qui suivent ». Ils rappellent que trois méthodes alternatives sont potentiellement envisageables : la gestion de la douleur durant et après l’opération de castration, l’élevage de mâles entiers et l’immunocastration. 

Après concertation, les vétérinaires rejettent, à l’heure actuelle, la première alternative. « En ce qui concerne la gestion de la douleur durant la chirurgie, de nombreux travaux ont été réalisés, tant en France qu’à l’étranger, pour trouver une méthode applicable en élevage. Aucune ne nous semble satisfaisante aujourd’hui, tant pour des raisons techniques, de stress ou de douleur pour l’animal, que de difficultés de mise en œuvre par les éleveurs », expliquent-ils.

L’élevage de mâles entiers a fait ses preuves

Concernant l’élevage de mâles entiers, qui a, selon eux, fait ses preuves tant en France qu’à l’étranger, la commercialisation à 100 % sur le marché reste cependant une problématique à résoudre. Enfin, pour les associations de vétérinaires, l’immunocastration est une méthode techniquement au point et sûre.

Ils concluent ainsi : « Notre position, en l’état actuel des connaissances, est donc la suivante. Nous préconisons l’arrêt de la castration chirurgicale et encourageons de ce fait l’élevage de mâles entiers, avec ou sans immunocastration. Il nous semble nécessaire de réunir rapidement toutes les parties prenantes, de l’amont à l’aval de la filière porcine, avec le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, dans l’objectif de lever les freins et difficultés qui existent encore aujourd’hui quant à ce mode d’élevage dans le contexte français ».

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