©Nathalie Tiers / Dans son bureau à l’Inrae Saint-Gilles près de Rennes, où Jean-Yves Dourmad a réalisé sa carrière de chercheur. Il a également enseigné à AgroParisTech, Agrocampus Ouest, ESA Angers, aux Universités de Tours et d’Hô Chi Minh-Ville au Vietnam, ainsi qu’à l’Institut agronomique méditerranéen de Saragosse en Espagne.

Il y a 40 ans, un jeune chercheur du nom de Jean-Yves Dourmad était recrué à l’Inra de Saint-Gilles

29 janvier 2023 - Nathalie Tiers

Son nom est indissociable des principaux concepts de nutrition porcine de ces dernières décennies : modèle InraPorc, normes Corpen et alimentation bi-phase… À l’heure de partir en retraite, le chercheur d’Inrae Jean-Yves Dourmad revient sur une carrière féconde au service de la filière porcine.

Jean-Yves Dourmad a rejoint Inrae en 1983, en tant qu’ingénieur de recherche en production porcine à la station de Saint-Gilles (35).

Quelle était la situation à l’époque ?

Tout était neuf quand je suis arrivé ici. La station de recherche porcine auparavant localisée à Jouy-en-Josas, et dirigée par Yves Henry et Aimé Aumaitre, venait d’être décentralisée. Il y avait des recrutements et un très grand dynamisme. J’ai rapidement été associé aux recherches sur l’alimentation de la truie dans l’équipe de Michel Etienne et Jean Noblet. Nous sommes devenus le principal site de recherche porcine en France et l’un des premiers en Europe.

Pas d’ordinateur mais des fiches perforées…

Je précise qu’il y a quarante ans, nous n’avions pas d’ordinateurs dans nos bureaux, mais seulement accès à un ordinateur central localisé à l’Ensa de Rennes. On écrivait les publications à la main et un dessinateur réalisait les graphiques. Pendant mon mémoire d’ingénieur, j’avais beaucoup travaillé sur des données d’élevages et d’enquêtes : elles étaient stockées sur des cartes perforées que l’on introduisait dans l’ordinateur pour les traitements statistiques. C’est ainsi que nous avons commencé à travailler sur les approches de modélisation : c’était nouveau.

9 dates clefs

  • 1958 : naissance dans une ferme de polyculture-élevage du Finistère
  • 1981 : diplôme d’ingénieur agronome d’AgroParisTech (INA P-G à l’époque) avec une spécialisation en sciences animales
  • 1983 : devient ingénieur de recherche à l’Inrae de Saint-Gilles en Ille-et-Vilaine
  • 1989 : entre dans le comité d’organisation des Journées de la recherche porcine créées en 1969.
  • 1996 : animateur du groupe porc du Corpen qui publie le rapport « Estimation des rejets d’azote et de phosphore des élevages de porcs – Impact des modifications de conduite alimentaire et des performances techniques »
  • 1997 : obtient son doctorat suite à sa thèse « Contribution à la modélisation des besoins nutritionnels de la truie au cours du cycle de reproduction ».
  • 2000 : séjour sabbatique d’un an à la Station de recherche en agriculture et agroalimentaire du Canada, pour travailler avec Candido Pomar sur la modélisation des rejets et l’impact environnemental de l’élevage porcin
  • 2003 : animateur du groupe porc du Corpen qui publie le rapport « Estimation des rejets d’azote, phosphore, potassium, cuivre et zinc des porcs – Influence de la conduite alimentaire et du mode de logement des animaux sur la nature et la gestion des déjections produites »
  • 2023 : à l’heure de prendre sa retraite, 667 documents impliquant Jean-Yves Dourmad apparaissent dans les archives ouvertes d’Inrae (hal.inrae.fr).

Retrouvez l’interview complète de Jean-Yves Dourmad dans le prochain numéro de Porcmag, à paraître en février 2023, n° 575.

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