L’UGPVB demande un plan Covid 19 à l’Etat
L’UGPVB dénonce une discrimination des éleveurs de porcs français à la fois vis-à-vis des producteurs des bassins voisins mais aussi des autres secteurs agricoles français. L’organisme demande donc à l’Etat un plan Covid 19 pour soutenir ses éleveurs de porcs.
Mettre fin à la discrimination. C’est la demande qui va demain être faite par l’UGPVB (Union des Groupements de Producteurs de Viande de Bretagne) à l’Etat via une rencontre avec le Préfet de la Région Bretagne. L’organisme souhaite en effet mettre en place un plan Covid 19 en faveur des éleveurs de porcs, victimes de discrimination et déjà en proie à l’effet ciseaux, qui combine un cours du porc déstabilisé en raison d’un encombrement du marché européen et une flambée du prix des matières premières. La perte estimée sur la période octobre 2021 - avril 2022, s’élèverait d’après l'UGPVB, à 400 € par truie, soit près de 100 000 € pour un élevage moyen de 250 truies.
Des aides plus importantes dans certains pays
Selon les représentants, cette discrimination s’installe à la fois à l’échelle internationale et française. Dans ce premier cas, c’est un contexte de compétition exacerbée par des mesures de soutiens financiers accordés par les Etats voisins qui est en cause. Si les dumpings sociaux et environnementaux sont toujours d’actualité en Allemagne ou en Espagne, « l’impact de la Covid 19 a été prise en considération par de nombreux pays européens : ils ont adopté des mesures d’accompagnement structurelles spécifiques pour aider leurs éleveurs de porcs, et ceci sous couvert de l’accord intervenu entre les chefs d’Etats », explique l’UGPVB. L’outil « cadre aides d’Etat Covid19 » a déjà été utilisé par plusieurs pays européens à hauteur parfois de plusieurs dizaines de millions d’euros.
En Allemagne, le plan de relance 2020 s’ajoute à l’aide relais Corona 3 (Corona-Überbrückungshilfe 3) qui a permis la prise en compte des charges d’alimentation animale et des frais vétérinaires comme charges fixes pour permettre le soutien au secteur du porc. « De source de terrain, une aide équivalente à 20 € par porc produit a été attribuée en 2020, soit une enveloppe de 86 000 € pour un élevage de 175 truies. Elle sera complétée par une seconde enveloppe de 43 000 € pour les six premiers mois de 2021, et probablement par une troisième enveloppe dans le cadre de la version 4 de l’aide relais adoptée tout récemment », détaille l’UGPVB.
Situation équivalente en Pologne. Après avoir notifié en décembre 2020 une enveloppe de 39,2 M€ pour ses éleveurs de porcs, ce pays vient de décider la mise en œuvre d’une nouvelle aide complémentaire d’un montant de 87 M€ pour enrayer la baisse de la production de porcelets. Selon les interprétations de l’UGPVB, « il s’agit d’une aide de 218 euros par truie présente, d’avril à novembre 2021, avec pour plafond 500 truies, soit 109 000 € ».
60 M d'€ pour les bovins viande
A l’échelle française cette fois-ci, l’organisme note une différence de traitement entre les secteurs : « la viande bovine et les grandes cultures bénéficient d’aides Covid 19 en France. […] Une enveloppe de 60 M€ a été notifiée à Bruxelles pour les bovins viande et une seconde de 100 millions d’euros visant à atténuer les conséquences économiques liées à la cessation de l’utilisation du glyphosate et amplifiées par la pandémie », met en exergue l’UGPVB.
Jusqu’à aujourd’hui, l’impact de la Covid 19 était reconnu pour la production porcine mais les mesures se limitaient au prêt garanti par l'Etat (PGE). Outil jugé par l’UGPVB comme « inadapté pour répondre aux enjeux de distorsions de concurrence ».