Réduction de 7 millions d’euros sur les fonds du Casdar
Le gouvernement vient d’annoncer la réaffectation de 7 millions d’euros du Casdar au budget général, déclenchant les protestations unanimes des syndicats et des organismes para-agricoles.
« Un hold up en contradiction avec les ambitions de l’État ». C’est ainsi que le communiqué de presse publié par la FNSEA, les JA, l’Acta, les Chambres d’agriculture et la Coopération agricole (ex’Coop de France) qualifie la décision du gouvernement de ponctionner sept millions d’euros sur le budget du Casdar (compte d'affectation spécial « développement agricole et rural ») pour le réaffecter au budget général.
Ce communiqué rappelle que l’agriculture traverse une révolution presque sans précédent, dictée à la fois par le besoin de produire à des prix compétitifs, tout en s’adaptant à des contraintes nouvelles, dictées par le dérèglement climatique et par la nécessité de répondre aux attentes des consommateurs, en termes de bien-être animal ou de réduction de l’impact environnemental. Il insiste en outre sur le fait que ces changements se font à un rythme accéléré.
« Concilier ces multiples enjeux nécessite un effort commun de R&D et de promotion des innovations », souligne-t-il. Des efforts dont les fonds du Casdar sont un des moteurs de financement. « En décidant de réaffecter 7 millions d’euros au budget général de l’État et non à la R&D agricole, le Gouvernement fait preuve d’une insincérité certaine et vient rompre la confiance des agriculteurs dans un dispositif qui a pourtant fait ses preuves », déplore ce communiqué.
Les fonds du Casdar (dont la collecte est de 143 millions d’euros en 2019) sont assurés exclusivement par les exploitations agricoles et destinés à financer des actions de recherche et développement agricole. Les organismes signataires contestent donc une décision « en contradiction complète avec le principe même du compte d’affectation spécial » et un « manque de considération des pouvoirs publics sur le futur de l’agriculture française ». En réaction à ce qu’ils qualifient « d’incohérence de l’État », ces syndicats et organismes para-agricoles ont pris la décision de quitter le comité CT-DARCSO.
La Confédération paysanne, dénonce également cette décision et affirme que « ni la société, ni le monde agricole ne peuvent s'offrir le luxe de renoncer au moindre euro en faveur de la transition agroécologique ». « Les besoins sont nombreux, les urgences sont là et elles nécessitent la mobilisation de l'ensemble des ressources disponibles », affirme-t-elle, rappelant au passage que ces fonds, prélevés sur le chiffre d’affaire des agriculteurs, constituent un outil important, qui est « celui des paysans ». Elle réclame, elle aussi, l’abandon de cette décision.