Souveraineté alimentaire de la France : cette nécessité qu’il faut rappeler
Dans une lettre envoyée ce lundi 20 avril au Président de la République, les cinq présidents d’organisations agricoles et agroalimentaires bretonnes, fondateurs des Z’Homnivores, lui demandent de prendre des dispositions pour que la souveraineté alimentaire française soit assurée. Une nécessité qui se rappelle à tous en cette période de crise sanitaire.
Ce lundi 20 avril, les cinq présidents d’organisations agricoles et agroalimentaires bretonnes*, fondateurs des Z’Homnivores, ont co-signé une lettre adressée au Président de la République, Emmanuel Macron. En objet : la souveraineté alimentaire française.
Dans cette lettre, ils pointent du doigt le fait que la crise sanitaire actuelle provoquée par le Covid-19 rappelle toute l’importance pour la France de disposer d’un appareil productif alimentaire performant et compétitif pour reconquérir pleinement une autonomie qui s’érode depuis déjà plusieurs années. Ils prennent pour exemple les soldes de la balance commerciale extérieure de produits carnés :
- En viande bovine, ce solde est passé d’une situation positive avant les années 2000, à un déficit d’environ -400 millions d’euros en 2018 (source GEB Institut de l’Élevage).
- En porc et en volaille, les soldes se dégradent de façon continue depuis 20 ans : respectivement +100 millions d’euros et +1 milliard d’euros à la fin des années 90, à près de -400 millions € et -500 millions d’euros en 2018 (source IFIP et ITAVI).
Pour appuyer leur propos, ils mettent également en avant un sondage Odoxa-Comfluence réalisé les 8 et 9 avril 2020, qui met en évidence que « 93 % des Français attendent du Président de la République et du gouvernement qu’ils garantissent l’autonomie alimentaire de la France ».
Deux demandes formulées au Président
« Ces dernières années, la tendance était aux discours bienpensants et aux programmes électoraux prometteurs, reléguant les enjeux alimentaires aux seules injonctions de montée en gamme. Le moment particulier que nous vivons nous apprend qu’il est délétère d’opposer qualité et quantité. La clé est dans une diversité assumée. Chaque modèle doit aller vers son excellence. Mais il n’y a pas plus de système unique de production qu’il n’y a de besoin unique des populations. L’alimentation ne fait pas exception à la règle », affirment-ils. Les signataires demandent alors au Président de la République, tout en précisant qu’ils ne demandent pas un « blanc-seing » pour produire comme bon leur semble, de bien vouloir prendre des dispositions pour :
- Protéger les agriculteurs et les entreprises alimentaires françaises contre les organisations qui les attaquent impunément au nom d’une idéologie radicalisée.
- Libérer la compétitivité française, car les contraintes de la surrèglementation asphyxient lentement mais sûrement la production et la conduisent à une perte de compétitivité et d’efficacité.
« Dans quelques semaines des décisions seront à prendre pour favoriser une relance de l’agriculture et de l’agroalimentaire, piliers de la viabilité économique nationale. Nous nous tenons à votre disposition [n.d.l.r. : M. le Président de la République] pour élaborer la feuille de route d’une production alimentaire française souveraine et résiliente », concluent-ils.
* Le réseau Produit en Bretagne, l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA), l’Union des Groupements de Producteurs de Viande de Bretagne (UGPVB), l’Interprofession Bétail et Viande (Interbev) Bretagne et Agriculteurs de Bretagne.
Pour lire la lettre complète :