Dans le cadre du plan d’intervention sanitaire d’urgence (Pisu) Pi-zhu qui vise à préparer l’arrivée (éventuelle ? probable ?) de la fièvre porcine africaine en France, la profession a mené un exercice grandeur nature de dépeuplement d’un élevage. C’est l’élevage de David Riou, président de l’Organisation sanitaire Porc Bretagne, dans le Finistère qui s’est prêté à l’exercice. Un beau matin de novembre c’est donc dans la cour de son élevage qu’ont débarqué les équipes de GT Logistics et leur matériel de dépeuplement…

L’occasion pour l’entreprise GT Logistics qui a remporté le marché public de tester son matériel et de présenter la procédure aux membres du plan Pi-Zhu.

OS Porc Bretagne en assemblée générale

L'association OS Porc Bretagne en a debriefé lors de son assemblée générale le 9 décembre dernier. « Notre objectif était de remplir la remorque qui peut contenir 88 cochons de 110 kg, a relaté David Riou. Le remplissage des cages de transport et leurs manipulations se sont avérées plus longues que prévues et nous n’avons finalement chargé que 50 cochons. Nous avons aussi chargé 6 truies, car nous voulions valider que le matériel était bien adapté à ces animaux plus lourds. Nous avons aussi pu valider que le chargement se fait de la même manière que pour un départ à l’abattoir, sans stress pour les animaux. » Dans la cour pourtant spacieuse de l’élevage, les engins de manipulations se sont révélés trop imposants – malgré la dextérité des conducteurs. Le dispositif doit permettre de dépeupler au rythme de 8 à 10 t / h.

« C’était une journée indispensable », a estimé David Riou. « Elle nous a permis de repérer des points d’amélioration », a souligné Laurie Detrimont, responsable qualité sanitaire à l’OS Porc. Le prochain objectif est de fournir des plans de masse et des photos aériennes d’élevages à GT Logistics pour qu’ils puissent faire des simulations sur table afin de se préparer à la grande diversité des types d’élevages existants sur le terrain, comme prévu dans les termes du marché public qui prévoit la réalisation d’exercices réguliers.

Prochain exercice en plein air

La journée a aussi été l’occasion de réaliser un film de 40 mn qui permet à chacun de travailler sur les procédures mises en œuvre. « Il est probable que le prochain exercice se déroulera dans un élevage plein-air », a révélé Laurie Detrimont. Car le cas le plus proche de la frontière française, en Allemagne, s’est déclaré dans ce type d’élevage.

Loïc Gouyet, membre de la direction départementale de la Protection des populations (DDPP) du Finistère (29), a commenté : « Ce travail que vous avez effectué sur la structuration de la filière en temps de crise est primordial. Il nous manque terriblement à l’heure actuelle dans la filière avicole. Ce sont des réflexions difficiles. L’expérience des pays européens touchés par la FPA montre qu’il n’y aura jamais autant de foyers simultanés qu’avec l’influenza aviaire… mais l’espèce porcine n’est pas à l’abri d’une maladie contagieuse et les volumes à gérer sont alors autrement supérieurs à ceux de la filière volaille. Il faut en avoir conscience et c’est pourquoi je vous invite à trouver une dynamique pour poursuivre ces réflexions, si désagréables soient-elles. »

S’exprimant au nom de son Administration il a apprécié d’avoir pu « travailler en toute transparence » avec la filière porcine dans le cadre du plan Pi-Zhu : « L’Administration, la filière et le prestataire ont besoin de travailler ensemble en toute confiance. C’est un travail qu’il faut avoir fait avant que ne se déclenche la crise. »