Le prix de l’électricité en élevage multiplié par 8

21 novembre 2022 - Françoise Foucher

Le plan d’aide énergie proposé par la France n’est « absolument pas à la hauteur de l’impact économique subi par les entreprises du secteur » selon Inaporc. La FNP juge le bouclier tarifaire « en carton-pâte ».

@AdobeStock

Pour Inaporc, le plan d’aide énergie proposé par la France n’est « absolument pas à la hauteur de l’impact économique subi par les entreprises du secteur ».

L’interprofession nationale porcine considère que c’est certes « un premier signal positif », mais craint que « si aucune mesure complémentaire n’est prise dans les plus brefs délais pour aider la filière à surmonter cette nouvelle épreuve, de nombreuses entreprises de transformation et de nombreux élevages vont disparaître en France et l’impact va se cumuler sur tous les maillons de la filière porcine ».

Elle rappelle que les principaux pays producteurs de viandes de porc et de charcuteries en Europe ont mis en place des plafonnements du coût de l’énergie : « L’Allemagne annonce ainsi un plafonnement du prix de l’électricité à 130 €/MWh, l’Espagne et le Portugal, de leurs côtés, ont d’ores et déjà acté 200 €/MWh alors que plusieurs entreprises françaises ont dû acheter leur électricité à plus de 500€/MWh. »

Pour Inaporc cette situation var conduire à une perte de compétitivité de la France à l’échelle européenne : « Avec un surcoût énergétique pouvant représenter jusqu’à 8 % du chiffre d’affaires en 2022, bon nombre d’entreprises de transformation ne pourront pas survivre. »

Un « bouclier » tarifaire en carton-pâte

La FNP fait le constat que « certains contrats proposent de multiplier le prix de la fourniture d’électricité en élevage par 8 ! Passant de 6 centimes le kWh à plus de 50 centimes en 2023 en moyenne ! » Des hausses qui se rajoutent à l’inflation du prix des aliments depuis plus d’un an, celle des matériaux et du coût la main d’œuvre.

Ainsi, pour Inaporc, « si aucun plafonnement des coûts de l’énergie n’est mis en œuvre par les pouvoirs publics, c’est la répercussion de cette hausse qui est en jeu. Si elle n’est pas répercutée jusqu’au consommateur, c’est une nouvelle fois le prix du porc à l’achat auprès des éleveurs qui sera en baisse ». Or ce processus est déjà enclenché : le cours du porc au Marché du Porc breton est passé de plus de 2 € le kg cet été à 1,81 € le kg au mois de novembre 2022.

Pour François Valy, président de la FNP, « alors que les salaisonniers tirent la sonnette d’alarme face au coût de l’énergie et à un bouclier tarifaire en ”carton-pâte”, l’arrêt des salaisonniers français « tuera » Le Porc français et les éleveurs avec ! »

Inaporc appelle de toute urgence à la mise en place de mesures de sauvegarde de la filière :

• 1/ Mise en place par les pouvoirs publics d’un dispositif de bouclier énergétique efficace pour l’ensemble des entreprises de la filière (élevage, fabricants d’aliment, abattage, charcutiers, distribution) à la hauteur de ce que font nos concurrents européens ;

• 2/ Répercussion jusqu’au consommateur des hausses de coûts de production (amont et aval).

Porcmag - Formules d'abonnement

AU CŒUR DE LA FILIÈRE PORCINE

● La richesse des reportages terrain et des dossiers thématiques
● Les conseils des meilleurs experts en technique et en gestion
● De nombreux retours d'expérience et solutions pratiques

Profitez d'une offre découverte 3 mois