À l’occasion de sa visite au Space à Rennes le 13 septembre, le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire Marc Fesneau a réaffirmé que cette souveraineté alimentaire passerait par l’élevage. « Il n’y a pas d’ambigüité : le chemin à suivre est un élevage différent mais pas la suppression de l’élevage, a-t-il déclaré. C’est un élément structurant de la vie de nos territoires dans lesquels des filières s’organisent avec la création d’emplois. »
Dans un contexte de sécheresse rappelant l’impérieuse nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre face au dérèglement climatique, le Space avait choisi cette année le thème « Elevage et climat : réduire l’impact ». Face au ministre, le président du salon Marcel Denieul a toutefois souligné l’importance de distinguer les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités de la chaine alimentaire et celles liées à d’autres activités « moins indispensables ». « Tout en gardant sa vocation nourricière, l’élevage peut contribuer à réduire l’impact via par exemple la production d’énergie par la méthanisation, a-t-il ajouté. Cependant, quand il y a de la tension sur les ressources fourragères comme cette année, il peut y avoir concurrence entre les usages. C’est une question d’équilibre et vous devez en être le garant. »
« Chacun porte une part de la souveraineté alimentaire dans son acte d’achat »
Marc Fesneau a indiqué avoir placé la lutte contre le dérèglement climatique et l’adaptation des agriculteurs parmi ses priorités, en lien avec la question de la transmission des exploitations. « Il faut associer transmission et transition, et penser les systèmes de demain différemment », selon lui. Sa seconde priorité est celle de la rémunération des producteurs : « Nous ne sommes pas au bout du chemin, a-t-il reconnu. Le travail autour d’Egalim est à reprendre sans cesse. Il faut un nouveau contrat entre producteurs et consommateurs, car chacun porte une part de la souveraineté alimentaire dans son acte d’achat. De plus, les agriculteurs ne peuvent pas être les seuls à payer les progrès en matière de bien-être animal par exemple. »
Répondre à l'urgence et aux défis sur le temps long
Le ministre a également rappelé que 200 millions d’euros d’aides ont été débloquées pour la filière porcine en 2022, ainsi que 600 millions d’euros pour le secteur de l’alimentation animale, face à l’explosion des coûts (Plan de sauvegarde porcin, Plan de résilience Ukraine). Le montant des avances sur les aides Pac sera par ailleurs augmenté d’1,5 milliard d’euros.
« Depuis deux ans, l’élevage a traversé beaucoup de crises, a-t-il conclu. Nous devons répondre à l’urgence et aussi aux défis sur le temps long. L’avenir est incertain mais la société doit envoyer un message de confiance à l’élevage pour que des jeunes continuent à s’installer. »