Le 2 décembre dernier à Saint-Pol-de-Léon (29), Michel Bloc’h, président de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) a rappelé le caractère exceptionnel de la période dans laquelle nous évoluons aujourd’hui : « Notre assemblée générale intervient à un moment particulier. Tout bouge. Partout. […] Ce monde en mouvement épouse un virage important qui n’est pas sans générer des débats, des tensions et surtout, très certainement, des réorganisations à venir. » Les filières porcines européennes ont été touchées de plein fouet par les crises successives (économique, politique, énergétique, sanitaire). La situation en élevage français annoncée pour 2022 : une perte estimée à 400 euros par truie, soit 100 000 euros pour un élevage de 250 truies (source : CER France Bretagne). Pour lui, « ce qui détermine tout au final, c’est l’économie ».
Renforcer la compétitivité et rester connecté aux marchés internationaux
Une économie qui doit passer, selon Michel Bloc’h, par un renforcement de la compétitivité et une bonne connexion aux marchés internationaux. Le but est de promouvoir une production nationale assurant la souveraineté alimentaire du pays. Un ancrage territorial de la production qui doit reposer sur des exploitations à capitaux familiaux qui représentent « une force » par le regroupement des éleveurs, de l’offre et des projets collectifs. « Cela nous distingue des approches purement industrielles, intégrées et capitalistiques qui se développent dans les autres grands bassins européens », précise le président. Il se satisfait d’ailleurs de l’action du collectif des éleveurs de porcs français contre le dumping fiscal à la TVA allemande. Le Bundestag leur a donné raison en votant une modification de la loi du 21 décembre 2021 permettant de faire passer le taux de compensation de 10,7 % à 9,5 % pour l’année 2022. L’UGPVB se veut optimiste pour l’année 2023 malgré une conjoncture incertaine mais avec une demande bien présente.
La logique du collectif pour renforcer le poids des éleveurs
Michel Bloc’h a tenu à rappeler également l’importance des OP (organisations de producteurs) et de l’AOP (association d’OP) qui permettent d’intervenir sur les questions de marché et de valorisation des produits par les prix. « La logique du collectif des éleveurs est la seule pour renforcer leur poids dans les négociations et rendre le métier attractif assurant le renouvellement des générations », assure le président. Il a réaffirmé l’importance de leur mission dans la représentation de la filière au niveau national.
Des défis à venir
Les défis environnementaux (demande de révision de la directive IED (émissions industrielles), valorisation des effluents d’élevage en tant que ressources, etc.), énergétique (appel d’offre collectif pour l’achat d’électricité, valorisation des groupes électrogènes en élevage), sanitaires (biosécurité en élevage, peste porcine africaine, SDRP (Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc), etc.), qualité (Dataporc, labels, BDporc, etc.), de bien-traitance animale (bien-être animal, arrêt de la castration, mise à mort à la ferme, etc.), juridique et communication (Miam Tour, etc.) ont été abordé lors de cette assemblée générale 2022.
UGPVB Section porc en chiffres
L’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) est un syndicat professionnel qui fédère les organisations de producteurs (OP) de viande porcine, bovine en Bretagne et d’œufs en Bretagne, Pays de la Loire et Normandie.
En 2022, la section porc de l’UGPVB c’est :
- 9 OP
- 3 009 éleveurs
- 10 921 757 porcs charcutiers et 138 343 animaux de réforme mis en marché
- 101 élevages naisseurs : 41 609 places de reproducteurs (PR)
- 1 940 naisseurs-engraisseurs : 440 232 (PR) et 2 669 210 places d’engraissement (PE)
- 2 088 élevages-engraisseurs + post-sevreurs/engraisseurs : 2 300 956 (PE)
Source : BDPorc 2022