Fabrication d’aliment porcin à la ferme : état des lieux en Pays de la Loire
L’association Airfaf, le Comité Régional Porcin et la chambre d’agriculture des Pays de la Loire révèlent les résultats d’une enquête menée en 2018, sur la Faf.
En 2018, l’association Airfaf, le Comité Régional Porcin et la chambre d’agriculture des Pays de la Loire ont conduit une enquête* auprès de l’ensemble des producteurs de porcs ligériens. L’objectif : recenser le nombre de sites porcins en Pays de la Loire sur lesquels est fabriqué de l’aliment et qualifier cette fabrique, afin de mettre en place un observatoire régional de la Faf.
Cette étude révèle qu’en 2017, 41 % des exploitations porcines ligériennes fabriquaient de l’aliment pour porc, soit environ 600 sites. Ce chiffre monte à 53 % si l’on se concentre sur les producteurs de porcs bio. En outre, 60 % des porcs sont produits dans des sites avec Faf. C’est en Loire-Atlantique et en Sarthe que l’on trouve les parts les plus importantes de sites avec Faf (voir tableau), pour des raisons historiques et de fort lien au sol. En Vendée, où l’orientation vers la culture de vente est davantage répandue, et en Mayenne, où l’élevage porcin est surtout le fait d’engraisseurs et notamment à façon, cette part est bien plus faible. En 2017, 920 tonnes ont été fabriquées en moyenne dans les Faf des Pays de la Loire, avec un écart-type très important.
TABLEAU : 41 % des sites porcins ligériens concernés par la Faf
Département | Part des sites avec Faf (%) | Part des porcs produits dans des sites avec Faf (%) |
Loire-Atlantique (44) | 55 | 77 |
Maine et Loire (49) | 47 | 76 |
Mayenne (53) | 24 | 43 |
Sarthe (72) | 54 | 75 |
Vendée (85) | 33 | 38 |
Pays de la Loire | 41 | 60 |
Source : Airfaf, CRP PdL, chambre d’agriculture PdL
L’enquête montre également que 59 % des sites possédant une fabrique d’aliments à la ferme sont naisseurs-engraisseurs (NE). Ces sites NE avec Faf rassemblent 70 % des places de porcs (voir carte ci-dessous pour le détail par département). Cela peut s’expliquer par le fait qu’il est plus facile, en système NE, d’amortir l’investissement dans une fabrique. Les exploitations pratiquant la Faf sont plus grandes que les autres, en termes de SAU (137 ha contre 118 ha de moyenne générale sur les Pays de la Loire) comme de nombre d’animaux présents. Par exemple, les élevages NE comptent 177 truies et 1 040 places d’engraissement, contre 153 truies et 865 places de porcs charcutiers de moyenne générale sur les Pays de la Loire.
En affinant, cette étude observe que près des deux tiers des sites avec Faf pratiquent la Faf partielle, c’est-à-dire qu’ils fabriquent leur aliment à partir d’un complémentaire acheté. Et plus d’un tiers disposent d’une Faf complète, donc fabriquent intégralement leur aliment. Parmi les ateliers en Faf complète, 25 % achètent des coproduits issus d’industries agroalimentaires (biscuiterie, boulangerie), hors tourteaux. A 86 %, ils utilisent du lactosérum.
Par ailleurs, l’enquête révèle que l’âge moyen des fabriques est de 13 ans. Près de la moitié ont été créées ou rénovées en profondeur dans les années 2001-2010, en lien avec des politiques d’aides incitatives (État, région) à la demande de la profession. D’après cette étude, 21 % des sites porcins ligériens auraient un projet d’investissement en Faf dans les cinq ans. Parmi ceux-ci, 81 % pratiquent déjà la Faf. La grande majorité des projets d’investissement porte sur le stockage des matières premières. D’autres ont plutôt trait au cœur de fabrique, aux systèmes de transfert et aux outils de contrôle et de qualité.
* Cette enquête, envoyée à 1 500 sites porcins ligériens sur le second semestre 2018, a obtenu un taux de réponse de 63 %. Selon les enquêteurs, au regard des taux de retours par département, il s’est avéré que l’échantillon n’était pas représentatif. Par contre, les taux de retours en fonction des types d’élevage et des statuts juridiques étaient bons. L’échantillon a donc été redressé selon la répartition géographique.
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