La pénurie redoutée en huile de tournesol devient plus concrète. Et à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Les fabricants de biscuits, chips, sauces ou encore plats en sauce ont la possibilité de substituer une huile de tournesol devenue denrée rare par de l’huile de colza ou de palme. En France, la situation se tend. Ces derniers jours, Michel-Edouard Leclerc a pointé du doigt les restaurateurs, les accusant de stocker des bidons et rendre plus difficile l'approvisionnement des rayons.
Le conflit déclenché en Ukraine il y a deux mois a bouleversé le marché des matières premières pour la nutrition animale. L'Ukraine fournit 70 % des tourteaux de tournesol utilisés en alimentation animale et prisés pour leur teneur en protéines et en cellulose. La France est fortement dépendante. En alimentation humaine, plus d’une bouteille d’huile végétale sur trois vendue provient du tournesol.
Le soja comme tourteau de substitution
Si le tournesol ne représente " que " le 4e tourteau en consommation mondiale derrière le soja, le colza et le coton, l'évolution de la guerre en Ukraine est guettée au jour le jour, d'autant que les semis s'opèrent au début du printemps et qu'une récolte très amoindrie est redoutée.
Une hausse de la productivité française peut-elle constituer une solution viable et suffisante face à un risque de pénurie ? Si les industriels de l'alimentation humaine affirment disposer d'huile en quantité suffisante jusqu'à l'été, des solutions de substitution se développent, traduisant une véritable crainte en Hexagone. En alimentation animale, le soja, importé d'Amérique du Sud, représente une réelle alternative aux tourteaux de tournesol.
La fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (FOP) a indiqué que les surfaces consacrées à la culture du tournesol augmenteraient de 100 000 hectares entre 2021 et 2022, pour une superficie totale s'élevant à 800 000 hectares. L'objectif est ensuite de franchir la barre des 900 000 hectares à l'horizon 2023 quitte à impacter la production de maïs. Des efforts qui limiteront partiellement l'impact généré par le conflit à l'Est de l'Europe.