Lors d’une rencontre professionnelle organisée par le laboratoire MSD santé animale en octobre dernier Yoann Hervé, éleveur à Louargat (22), a présenté sa vision de la gestion du « mieux-être » et souligné l’importance de l’« observation des animaux au quotidien ». Son élevage compte 320 truies naisseur-engraisseur, conduites en 5 bandes ; les gestantes sont sur paille.
Pour Yoann Hervé, « l’observation doit s’inclure dans le temps de travail quotidien, se mener grâce aux cinq sens, mais aussi à l’informatique et inclure des choix : priorisation, évolution du suivi, etc. Chaque situation se gère au cas par cas. Cela passe par une observation de l’ambiance générale, l’activité, les déjections, les éventuelles toux, etc. »
Occuper les animaux avec de la paille
Il a pris l’exemple du post-sevrage, période délicate pouvant entrainer des troubles du comportement des animaux, de l’énervement qui peut aboutir à des morsures de queues. « Lors de cette phase, je fais quelques modifications notamment au niveau de leur environnement général pour leur assurer plus de confort au niveau des aires de repos, d’alimentation et de déjections. C’est une période de privation alimentaire et de frustration, aussi pour les occuper pendant je leur mets à disposition un peu de paille dans les nourrisseurs circulaires de type Maxicolva. Je contrôle également la quantité d’eau consommée, et je fais attention aux risques de silos à granulés vides, etc. »
Yoann Hervé conclut sur la nécessité de « percevoir les évolutions réglementaires comme des avantages pour l’élevage et non comme des contraintes ».
L'axe microbiote-intestin-cerveau
Pour comprendre comment le stress peut entraîner un comportement anormal chez les porcs pouvant mener jusqu’aux morsures de queues, retrouvez les explications de Cécilie Kobek-Kjeldager, chercheuse en biologie et en sciences animales à l’université d’Aarhus au Danemark, dans le prochain numéro de Porcmag, novembre-décembre n° 574.
Vous y lirez comment le régime alimentaire peut être à l’origine de ce stress et découvrirez l’influence du microbiote sur certains comportements via ce qu’on appelle l’« axe microbiote-intestin-cerveau »•