Choisir la bonne conduite en bandes
La conduite en bande peut être définie comme la base structurante de l’élevage porcin. C’est pourquoi un éleveur a intérêt à choisir la conduite qui lui convient le mieux, en fonction de son mode de vie, de la main-d’œuvre dont il dispose ou encore de ses bâtiments. Des enjeux que Lucas Leblatier, conseiller technico-économique chez Evel’up, a passé en revue.
Structurer sa production de manière cohérente. Ce principe pourrait résumer les raisons pour lesquelles un éleveur choisit un type de conduite plutôt qu’un autre. Et à l’heure de décider, la difficulté consiste à prendre en compte la totalité des paramètres qui entrent en jeu, pour définir un fonctionnement favorisant tant la production que le confort de l’éleveur. C’est pour mettre à plat certains de ces paramètres que Lucas Leblatier, conseiller technico-économique chez Evel’up, a passé en revue, le 6 décembre, dernier lors du forum du groupement, les avantages et les inconvénients des différents systèmes de conduite en bande.
La taille, la main-d’œuvre, le bâtiment
En matière d’organisation, le mode de vie de l’éleveur pèse dans le choix. Certains voudront avoir chaque semaine une tâche prioritaire à accomplir et apprécieront cette régularité. Dans ce cas, la conduite en sept bandes peut être une bonne solution. D’autre préféreront une alternance de semaines un peu chargées et de semaines plus légères et pourront, par exemple, adopter une conduite en quatre bandes.
Mais le choix dépend également de la main-d’œuvre disponible, qui amènera, selon les cas, à regrouper des tâches ou, au contraire, à spécialiser des postes. Il dépend enfin des bâtiments et des enjeux sanitaires. Il est en effet souhaitable de chercher un fonctionnement en tout vide/tout plein, de réaliser des vides sanitaires ou encore de respecter le principe « un âge, une salle, un aliment ». C’est pourquoi la conduite peut être amenée à évoluer au cours d’une carrière.
« Il est important d’identifier les points critiques dans son élevage », dit Lucas Leblatier. Les aléas de la reproduction, comme des truies vides ou une prolificité en hausse, par exemple, peuvent provoquer des variations de taille de bandes les gains de prolificité peuvent entraîner la naissance de porcelets surnuméraires ou très petits. Pour les éleveurs qui sont installés depuis longtemps, si le bâtiment n’a pas évolué avec la productivité des truies, des problèmes de surcharge peuvent peut-être justifier une modification de la conduite. « il y a un équilibre à trouver pour assurer un juste volume de production tout en évitant les « trous de production », conclut-il.
Gérer l’écart entre bandes
Si l’objectif commun à tous les élevages est d’avoir, autant que possible, une taille de bandes stable sur l’année, les différents types de conduite présentent des avantages et des inconvénients qui peuvent être recensés.
Ainsi, travailler en 3, 4 5 ou 7 bandes entraîne un écart d’âge important entre elles. Une conduite strictes se révèle alors plus facile et cela dissuade de mélanger les bandes. Cependant, leurs tailles peut varier fortement suivant les aléas de conduite.
A l’inverse, un travail en 10 ou 20/21 bandes permet une gestion des effectifs plus simple, notamment en offrant la possibilité de réintégrer une truie dans la bande suivante. Mais il existe des risques de mélange des bandes et une plus grande tentation de faire « redoubler » des petits, surtout lorsqu’il y a des variations dans le nombre des sevrés. Or, ces pratiques ont un impact économique négatif et peuvent poser des problèmes sanitaires.
« Dans la pratique », expose Lucas Leblatier, « il vaut mieux gérer l’hyperprolificité par d’autres moyens. Soit par le façonnage -à condition d’avoir un façonneur de qualité assez proche- soit par la vente, à 8 kg ou 25 kg, soit, si le problème est structurel, par une évolution du bâtiment ». Et dans tous les cas, trouver une conduite qui concilie performance et facilité du travail.