Assemblée générale de l'ANSP : Fièvre porcine africaine, une intense mobilisation
La propagation de la Fièvre Porcine Africaine en Europe et l’apparition des cas belges sur des sangliers en septembre 2018 a fortement mobilisé l’Association Nationale Sanitaire Porcine (ANSP) l’an passé, et ce, encore aujourd’hui. Retour sur plus d’un an de mobilisation.
Le 2 juillet dernier, l’Association Nationale Sanitaire Porcine (ANSP) est revenue sur les événements de l’année 2018 à l’occasion de son assemblée générale. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’arrivée en septembre dernier de la Fièvre Porcine Africaine (FPA) aux portes de nos frontières a fortement mobilisé les troupes ! Entre information, sensibilisation et élaboration, puis diffusion des documents techniques et réglementaires… La mobilisation a été de taille.
Mission "information et sensibilisation"
L’ANSP réalise des envois réguliers de notes d’information sur la situation sanitaire internationale de l’épidémie à tout son réseau (nouveaux pays touchés, évolution de la situation en Europe, nouvelles réglementations…). Dès le lendemain de la déclaration des premiers cas belges, une communication tout public d’appel à la vigilance avait été exposée au Space 2018, à l’entrée et dans les halls de productions animales du salon. Ensuite, des opérations de sensibilisation au risque de propagation de la maladie et aux mesures de biosécurité à respecter ont été menées auprès des chauffeurs routiers et des salariés étrangers intervenants dans la filière agroalimentaire porcine (transporteurs de porcs, abattoirs, salaisons, fabricants d’aliments, entreprises de travaux en élevage...), via notamment la diffusion d’une affiche en six langues de la DGAL. Par ailleurs, 19 368 courriers d’appel à la vigilance, détaillant notamment les principales mesures de biosécurité à respecter en élevage, ont été envoyés par BDPorc à tous les détenteurs de suidés. Ces derniers doivent désormais faire une déclaration dès un seul porc détenu. De plus, un résumé du courrier d’appel à la vigilance a également été diffusé aux OP et aux fabricants d’aliments, puis relayé par les instituts ou bien encore dans les mails d’envoi des bordereaux PCM. Un autre court message sur les principaux signes cliniques de la maladie chez les suidés (devant amener à une déclaration de suspicion) a été diffusé très largement : envoi via BDPorc par mail, relais via la DGAL aux DDPP, mairies, vétérinaires…
Par ailleurs, un cahier des charges spécifique à destination des Organisations de Sélection Porcine important et exportant des reproducteurs et/ou de la semence a également été édité : garantie élevage d’origine, précautions camions et chauffeurs à l’arrivée et au retour en France ou bien encore quarantaine.
Opération "Analyse et rédaction de documents techniques"
En parallèle, les fichiers TRACES et BDPorc d’importation sont aussi analysés, avec un focus sur les pays à risque relatif à la FPA. L’ANSP participe également au groupe de travail piloté par la DGAL dans le cadre du plan FPA national. Celui-ci regroupe différents acteurs ayant une expertise technique dans la filière porcine et le monde de la chasse (ANSES, CDF, GDSFrance, Ifip, Plateforme ESA…). L’idée étant de coordonner les travaux et d’harmoniser les messages en lien avec la maladie.
Par ailleurs, elle a également contribué à la rédaction de plusieurs documents techniques et réglementaires, orchestrés par la DGAL :
- mesures de biosécurité à respecter en élevage pour prévenir et maîtriser la FPA;
- mesures de biosécurité à respecter en élevage dans le périmètre d’intervention;
- fiches mesures biosécurité;
- arrêtés préfectoraux et ministériels;
- arrêté biosécurité élevage du 16 octobre 2018;
- instruction technique clôtures.
Et cette liste n’est pas exhaustive. Sans compter que la mobilisation générale dans la lutte contre la FPA en 2019 ne fléchit pas, avec notamment comme feuille de route : la biosécurité dans les transports et un meilleur maillage de notre territoire par des stations de lavage.
La FPA, mais pas que ...
L'ANSP a également travaillé sur d'autres dangers sanitaires et enjeux majeurs pour la filière en 2018. Voici un résumé des principaux travaux réalisés :
- La Diarrhée Epidémique Porcin (DEP): connaître la prévalence de la DEP en France et vérifier qu'elle n'aurait pas circulé à bas bruit dans les élevages, sans signe clinique apparent. Résultat: l'enquête a montré que la prévalence de la DEP Virulente en France est inférieure à 0.6 %
Pour rappel, la France est le seul pays européen où la DEP est réglementée et soumise à déclaration.
- Biosécurité des Transports des porcs vivants : déployer une campagne d'audit technique des aires de lavage des camions de transport de porcs vivants, recenser les aires de lavage sur le territoire national pour étudier la qualité du maillage sur le territoire et rédaction d'un guide des Bonnes Pratiques de Biosécurité pour le Transport.
- Le Syndrome Dysgénésique et Respiratoire porcin (SDRP) : élaborer un plan de surveillance du SDRP avec définition de différents statuts d'élevage et protocole de surveillance associé. Objectif: insérer ces statuts d'élevage dans BDPorc et gérer les mouvements d'animaux en conséquence.
- La loi de Santé Animale (LSA) : La nouvelle réglementation européenne est en cours d'élaboration. Définition des dispositions en matières de prévention et de lutte vis-à-vis des maladies animales transmissibles aux animaux ou aux êtres humains. L'ANSP analyse les projets de texte et participe en tant qu'expert au groupe de travail coordonné par GDS France sur la LSA, à la demande de la FNP: cinq projets de textes supervisés et deux synthèses ANSP transmises à la DGAL sur la position de la filière pour le listage et la catégorisation des maladies transmissibles porcines et les contrôles de maladies lors de mouvements intra-UE.
- L'Association du Fonds Sanitaire et Environnemental Porcin (AFSEP) : Ce fond de mutualisation ayant pour objet l'indemnisation des pertes directes et indirectes en élevage de porcs consécutives à un accident sanitaire lorsqu'elles ne sont pas déjà prises en charge par les pouvoirs publics ou les assurances. Celui-ci est alimenté à hauteur de 1 ct prélevé par porc abattu. L'ANSP expertise les demandes d’indemnisation déposée à l'AFSEP.