Chine : Une nouvelle souche de grippe porcine inquiète
Des chercheurs chinois auraient identifié une nouvelle souche de virus de grippe porcine potentiellement capable de provoquer une pandémie. S’il a été avéré que des salariés d’élevages et d’abattoirs ont bel et bien été contaminés, aucune preuve d’une transmission interhumaine n’aurait pour l’instant été mise en évidence. La vigilance reste de mise.
Une autre pandémie à l’approche ? C'est en tout cas ce que craignent plusieurs chercheurs chinois suite à la découverte d’une nouvelle souche de virus de grippe porcine aux caractéristiques inquiétantes. C’est dans le cadre d’une étude sur la surveillance de la maladie chez le porc de 2011 à 2018 que cette souche, prénommée G4, aurait été mise en évidence. L’étude a été publiée le 29 juin dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Selon les auteurs, « G4 possède tous les traits essentiels montrant une haute adaptabilité pour infecter les humains ». Elle descendrait génétiquement de la redoutée souche H1N1, à l'origine de la pandémie de grippe A en 2009. Les vaccins contre celle-ci ou contre la grippe saisonnière seraient inefficaces.
Un risque d’adaptation du virus chez l’homme
D’après l’article, la première apparition de la souche G4 dans la population porcine remonterait à 2013. Celle-ci se serait ensuite répandue pour devenir à partir de 2016, la forme dominante du virus chez les porcs étudiés*. Par ailleurs, des tests sur des ouvriers travaillant dans des élevages ou des abattoirs auraient révélé que 10,4% d'entre eux étaient infectés ou avaient déjà été contaminés (soit 35 personnes sur 338 testées). Un taux qui monterait à 20.5 % chez les 18-35 ans (9 sur 44 personnes). Selon les scientifiques, « une telle infectiosité augmente considérablement les possibilités d’adaptation du virus chez l’homme ». D’autant que des expériences in vitro ont montré que le virus avait la capacité de se répliquer dans les cellules humaines.
Un potentiel pandémique à surveiller
Aucune preuve de transmission interhumaine n’a pour l’instant été mise en évidence. Cette hypothèse est toutefois la crainte principale des auteurs de l'étude. C’est pourquoi ces derniers recommandent la mise en place de mesures de lutte contre le virus chez les porcs et une surveillance étroite des travailleurs de l'industrie porcine. Un appel à la prudence qui a d’ailleurs suscité un fort intérêt médiatique dans le contexte actuel de pandémie de covid-19.
*30 000 prélèvements nasaux ont été réalisés sur des porcs dans les abattoirs de 10 provinces chinoises.