La prévalence du parasite le plus traqué en France diminue
Une étude menée par Elanco et basée sur deux tests sérologiques, a mis en évidence une prévalence faible en fin de post-sevrage et une prévalence en diminution en fin d'engraissement en France des infestations d'Ascaris suum, le parasite interne le plus traqué chez le porc. Ces outils sérologiques permettent aujourd'hui de mieux comprendre sa dynamique d'infestation dans les élevages et ainsi d'ajuster spécifiquement le protocole de vermifugation.
Où en est-on des infestations des parasites chez le porc ? Une équipe d'Elanco France a rapporté devant le Congrès de l'Afmvp 2020, un « point d'étape » concernant le parasite interne le plus traqué chez le porc : Ascaris suum. Les infestations sont sanitairement repérées et diagnostiquées par évaluation à l'abattoir des lésions dites en « tâches de lait » sur les foies.
Mais un test disponible depuis 2013, basé sur la détection d'anticorps ciblant l'hémoglobine des ascaris adultes, a permis d'établir le niveau d'infestation par sérodiagnostic en fin d'engraissement dans les élevages français. Depuis fin 2018, s'y est ajouté un nouvel outil sérologique disponible pour aider au diagnostic de cette infestation parasitaire en fin de post-sevrage par détection d'anticorps ciblant la larve L3. L'objet de l'étude française réalisée par Elanco a donc été d'évaluer la prévalence en fin de post-sevrage et en fin d'engraissement d'A. suum via ces deux outils sérologiques. Et d'établir une comparaison avec la situation belge et européenne.
L'étude a été conduite en France entre 2013 et juin 2019 pour les analyses sérologiques en fin d'engraissement dans 1 820 élevages et entre décembre 2018 et juin 2019 dans 39 élevages pour la fin de post-sevrage. Les différents types d'élevages impliqués concernaient des naisseur-engraisseurs, post-sevreur/engraisseurs et engraisseurs. Les éleveurs inclus dans cette étude l'étaient pour différentes raisons tant en engraissement qu'en post-sevrage : problèmes respiratoires, hétérogénéité, retard de croissance, lésions observées sur les foies, nervosisme et autres motifs (5%).
Pour chaque élevage, 10 prises de sang ont été effectuées à 25-26 semaines en fin d'engraissement et vers 10-11 semaines en post-sevrage, toutes traitées et analysées par l'Université de Gand (Belgique).
Cette étude a mis en évidence une prévalence faible en fin de post-sevrage : porcs séronégatifs dans 76 % des élevages en France contre 38 % en Belgique. Les auteurs considèrent que les protocoles de vermifugation appliqués en France sur les truies ainsi qu'en post-sevrage expliquent certainement cette différence de prévalence entre les deux pays.
Pour la prévalence en fin d'engraissement, le pourcentage de porcs positifs sur l'ensemble des élevages est de 28 %, un porc étant déclaré positif lorsque le titre sérologique est supérieur à 0,5. Au sein des élevages positifs, 60 % des porcs sont séropositifs tandis que pour les élevages négatifs, 17 % des porcs se révèlent séropositifs.
L'étude met aussi en évidence une prévalence en diminution en fin d'engraissement. Ainsi, 31 % des élevages ont été qualifiés de positifs contre 49 % en 2014 alors qu'en 2015, cette prévalence relevée à l'échelle d'un échantillon de 1442 élevages en Europe affichait un taux de 41,5 % !
En conclusion, cette étude basée sur deux tests sérologiques met en évidence une prévalence faible en fin de post-sevrage et une prévalence en diminution en fin d'engraissement en France. Ces outils sérologiques permettent aujourd'hui de mieux comprendre la dynamique d'infestation d'A. suum sur un élevage et d'ajuster le protocole de vermifugation à la situation de chaque élevage.